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Vous avez dit Slamshot ?

 

Il arrive que des gens d’autres régions du Québec, du Canada ou du monde, m’interrogent concernant ces slamshots que j’ai introduit dans les Slams de poésie à Québec, en 2008 et que nous pratiquons chaque fois, depuis.

Disons d’emblée que ça ne change rien au déroulement du Slam de poésie en tant que tel. Le slamshot se glisse juste avant la match, en guise de présentation des slameurs inscrits, tout en servant de mise au jeu.


Après avoir introduit la soirée avec les mots de bienvenu, les explications et les remerciements d’usage, le slammestre invite tous les slameurs (femmes et hommes) inscrits pour la soirée à monter sur la scène. Ceux-ci se disposent en ligne, dans le fond de la scène, prêts à se rendre rapidement au micro lorsqu’ils y seront individuellement convoqués pour leur slamshot.

Le slammestre les présente (en ordre alphabétique) un après l’autre, se contentant de dire leur nom. Le slameur ainsi appelé, s’approche du micro et slame un court texte dont la durée n’excèdera pas soixante secondes, puis s’en retourne dans la ligne des joueurs, au fond de la scène. La slammestre appelle la slameur suivant, ainsi de suite.

Les slameurs ne sont pas évalués par les juges pour leurs slamshots respectifs. Beaucoup plus bref qu’un slam (et généralement encore plus punché), le slamshot, permet néanmoins aux slameurs d’annoncer leurs couleurs et aux juges de se familiariser déjà à la voix, au souffle et au style propre à chacun.

Une fois que tous les slameurs ont été présentés et qu’ils ont effectué leur slamshot, chacun quitte la scène pour regagner son siège. Le slammestre débute alors la partie en annonçant le slameur sacrifié (à Québec, nous l’appelons «slamikaze») qui, ne participant au match, exécutera le premier slam qui sera soumis à l’évaluation des juges.

 

Pourquoi avoir instauré le slamshot ?

Ce qui m’a motivé à chercher une formule particulière pour amorcer les matchs, c’est un phénomène bien connu que je cherchais à éviter ou à amoindrir : la tendance qu’on retrouve dans le monde du spectacle, où plus la soirée avance plus les spectateurs sont réchauffés, détendus, et apprécient mieux ce qui leur est présenté. Tendance qui motive par ailleurs beaucoup d’artistes consacrés à présenter un autre artiste en première partie de leur spectacle (ce dernier sert à « réchauffer la salle »).

Lors d’une joute, où des points sont attribués, cette tendance s’avère décisive de manière plutôt cruelle, puisqu’elle pénalise les premiers slameurs et profite aux derniers. C’est d’ailleurs pourquoi on détermine au hasard l’ordre de passage lors d’un Slam de poésie.

J’espère donc que le slamshot contribue à réchauffer la salle et par le fait même à réduire la disparité des scores accordés aux slameurs.

Est-ce que ça influe effectivement sur les pointages ? Pour répondre objectivement, il faudrait faire des statistiques comparatives à plusieurs endroits et sur une longue période… Ce qui n’est pas possible (présentement du moins). J’ai l’impression que c’est bénéfique, mais il ne s’agit que d’une impression, une croyance en somme. Je continue à intégrer le slamshot dans les joutes, parce que je le crois.
 

Quoi qu’il en soit, le slamshot permet d’officialiser le début de la partie par une mise au jeu, de présenter les slameurs concurrents et, ce, d’une façon qui tend à exploiter le caractère spectaculaire de tout Slam de poésie. De plus, le slamshot est sans contredit un moment fort du match.

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